dimanche 30 mars 2014

Le changement en douceur

Je ne sais pas vous, mais moi je suis comme Lou, j’en ai marre :

Message à la France du non formatage

Mon plus grand ras le bol, c’est la haine. J’ai une soif inextinguible de paix, d’amour et de joie, soif d’un monde Bisounours. Rien ni personne ne peut m’empêcher non seulement d’en rêver, mais d’œuvrer pour qu’il voie le jour, c’est pourquoi je réponds ici à l’appel de Lou, je joins ma voix à la sienne pour dire aussi posément qu’elle que j’aspire à un monde idéal et que je sais que nous en sommes capables. Une action pour laquelle on me taxera une fois de plus d’utopiste ou d’idéaliste, une remarque que je prendrai une fois de plus comme un honneur, car de tous temps, seuls les utopistes ont changé le monde.

Je me suis souvent demandé pourquoi personne ne bougeait, parce que nous sommes beaucoup à ne pas être contents de la situation actuelle, n’est-ce pas? En 1789, les Français ont pris la Bastille parce qu’ils estimaient payer trop de taxes. Aujourd’hui, ces taxes ont décuplé et personne ne descend dans la rue, pourquoi? Lobotomisation de masse? La télé qui nous abruti? Une vaste cabale pour faire de nous des moutons? En 1789, les citoyens avaient faim, ce qui n’est pas le cas de nos jours. On mange « de la merde » comme dit Jean-Pierre Coffe, mais on mange. Machiavélique calcul d’une élite noire à l’œuvre pour maintenir les masses en esclavage? L’idée est séduisante, mais les masses sont notoirement stupides, l’avidité ne possède aucune intelligence, l’égoïsme sépare et il en faut une bonne dose pour vouloir le pouvoir suprême.

Non, l’intelligence, la vraie, celle du cœur, est en train d’émerger et elle balaye tout en douceur, bien plus efficacement qu'une révolution sanglante. « Nous » est en train de naître et rien ne pourra nous arrêter. L’illusion que nous sommes séparés et dangereux les uns pour les autres est en train de tomber. « Nous » ne veut plus de morts au champ de bataille, « nous » ne veut plus s’auto-détruire. « Nous » veut exister dans la paix et l’harmonie, « nous » veut créer et s’aimer. Nous commençons à croire en « nous » en tant que créatifs. La preuve :

À Saillans, les 1199 habitants ont tous été élus au premier tour !

Imagine, comme disait Lennon.
Nous sommes en train de passer du rêve à la réalité et c'est très joli.










dimanche 2 mars 2014

Progrès

Il intervint timidement:
—Oui, mais les robots, même s’ils remplacent toutes les tâches, n’auront jamais ce que nous avons: la conscience.
Sa remarque provoqua deux secondes d’un malaise flottant. On sentait que tous visualisaient la scène d’une technologie omniprésente qui ferait tout le travail. La journaliste balaya:
—Oui, bon, d’accord, mais les robots et la technologie qui remplacent tout, c’est une science-fiction déjà éculée. Ce que sera le futur, on ne peut pas le savoir.

Fondu-enchaîné, la scène suivante se déroule sur le même plateau de télévision, trente ans plus tard. Les invités sont parcourus d’un frémissement joyeux.
—Ah ah ah, leur conscience, commenta le présentateur. Rappelez-vous, on savait dès le départ que leur conscience était la clef. Impossible à éliminer à moins d’éradiquer l’humanité de la surface de la planète. La seule solution, c’était de les endormir en leur fournissant du prêt-à-penser, c’est ce qu’on a fait et ça a marché mieux qu’on ne l’avait espéré. Au point que même quand un insomniaque
du genre du grand, là, assis à côté du philosophe, qui non seulement comprend la vérité mais l’expose clairement, les autres, endormis, ne réagissent pas.
—Oh oui, je me rappelle, on y est allé fort, au début, intervint un invité. Il a falllu doser et les manipuler pour qu’ils croient qu’ils étaient libres d’innover. On a même mis des robots contestataires pour leur laisser croire que toute révolte n’était pas étouffée, que l'indignation existait encore. Mais personne n'a jamais bougé, puisque c'était nous.
—Vous avez vu la journaliste comme elle était incapable d’imaginer ce qui pourtant était en train d’arriver sous ses yeux? Comme c’était drôle! «De la science-fiction éculée», disait-elle. «On ne peut pas savoir ce que sera le futur». Ah, ah! Bien sûr que non, puisque c’est nous qui le contrôlons, le futur. «C’est la mère nature, c’est Gaïa qui va décider». Ah, ah, ah! Ils donnent leur pouvoir à des entités qui n’existent pas dans l’espoir qu’elles vont le leur retourner. Gaïa, le père Noël, les guides spirituels... quel meilleur moyen de les paralyser totalement?
—J’adore ces émissions comiques, dit un autre invité en essuyant ses larmes de rire. S’ils savaient, ces pauvres humains, qu’il suffirait qu’ils l’utilisent, leur conscience, pour décider de leur futur. Je ne pensais pas que ce serait si drôle de leur faire croire qu’ils sont impuissants.
—J’ai bien aimé ce petit moment où il a parlé de la conscience, le vieux philosophe, dit un invité d’une voix douce. Il y a eu une onde de vie, un moment humain particulier. J’aime bien les humains, moi.
—Tu es une vraie fleur bleue, toi, dirent tous les autres robots en choeur d’une voix métallique.