jeudi 22 janvier 2015

Réflexion sur le cours des choses

Comme tout le monde, j’ai un smartphone et un abonnement chez un opérateur d’une jolie couleur. Nous l’appellerons Rouge, pour ne pas le nommer.

En fait, non, justement, je n’ai pas d’abonnement, mais une carte prépayée. Je constate ce jour que ma recharge a vite diminué, et je cherche à vérifier ma consommation. Zut, la fonction n’est pas accessible sur le site. Je précise encore que si j’adore papoter au téléphone avec mes copines, je déteste les appels administratifs.

J’écris donc au support pour demander pourquoi t’est-ce donc que je ne peux pas consulter ma consommation en ligne, je vous prie, s'il vous plaît? Je reçois une réponse automatique qui m’avertit que je serai prévenue, leur réponse peut prendre deux ou trois jours suivant comment ils sont submergés de demandes. Je m’estime prévenue. — Je m’en fous, j’ai le temps.

Une heure plus tard, une charmante dame m’appelle. Hé bé, ils sont pas submergés, me dis-je. Tant mieux, tant mieux. Elle s’étonne, me dit que chez elle, le relevé de la consommation est affiché, elle le voit, là, sur son écran. Bon, me dit-elle, je vais tenter un rafraîchissement de votre compte, vous pourrez vous reconnecter dans quelques minutes, mais vous allez recevoir un nouveau mot de passe pour cela. Pas de problèmes. Oula, c’est vite réglé, dites donc… Puisque je l’ai en ligne, j’en profite pour demander où est passée la fonction de recharge automatique. Disparue, me dit-elle, ils ont tout changé, ça n’existe plus. Je fais remarquer «qu’ils ont tout changé et ils ont régressé». Elle s’en désole avec moi. Ça ne me satisfait pas pour autant, mais bref. Le client est nettement moins roi qu’avant, c’est sûr.

J’attends un peu et je retourne sur mon compte avec mon nouveau mot de passe. Je commence par remettre l’ancien, parce que je l’aimais bien et qu’il est précieusement noté quelque part (hé, vous ne pensez pas que je connais tous mes mots de passe par cœur!?) et puis je constate que le relevé n’y est toujours pas. J’attends un peu, des fois que les nouvelles données mettent du temps à passer d’un écran au serveur à un autre écran et tout et tout… Mais non, deux heures plus tard, toujours rien. Je réécris.

Leur réponse, par mail, cette fois :

Madame Eberlin,

Nous vous remercions de nous avoir contactés.

Malheureusement nous n’avons pas la possibilité de vous envoyer un relevé écrit de votre consommation, mais nous vous invitons à contacter le service à la clientèle au XXX XXX XXX pour qu’ils vous communiquent par téléphone ces renseignements.

Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.

Nous vous souhaitons une bonne journée.

Avec nos meilleures salutations,


Un peu énervée et légèrement impatiente, je réponds sèchement :

Non, j’aurais voulu avoir un relevé écrit.
Au siècle de la haute technologie, une copie d’écran n’est pas possible?
Tant pis,
Merci quand même


Je pensais qu’on en resterait là, mais madame Rouge, toujours soucieuse de plaire à ses clients, me précise :


Madame Erbelin,

Aie, il doit être énervé aussi, son doigt a glissé sur le clavier, je suis devenue Erbelin.

Nous vous remercions de nous avoir contactés.

Notre politique de protection des données, et par relation de votre vie privée, nous interdit de divulguer des relevés détaillés de consommations par capture d'écran. Il s'agît d'une rêgle (Il aime bien les circonflexes, le monsieur) à laquelle nous ne pouvons pas transiger, (il a dû vouloir dire que nous ne pouvons pas transgresser) par respect pour le règlement de Rouge et par respect de la législation.

Nous regrettons donc de ne pouvoir donner suite à votre demande. Toutefois, nous vous réitérons notre invitation (un pronom de trop, on réitère tout court) à nous téléphoner au XXX XXX XXX, afin de poser toutes vos questions concernant votre consommation.

Espérant avoir satisfait votre attente, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments distinguées. (Et il a des sentiments féminins, tout pour plaire!)


Alors là, je ne peux m’empêcher de me taper les cuisses de rire. Big Brother est partout, la NSA nous espionne, c’est de notoriété publique, mais madame Rouge ne peut pas me donner un relevé de mes appels sous forme de copie d’écran par mail? Madame Rouge qui, soit dit en passant, sait exactement quels sont les appels que j’ai effectués, elle. Elle a l’info, et moi pas. Frustrant.

De quoi a-t-elle peur, madame Rouge, que quelqu’un pirate son message avant qu’il n’atteigne ma boîte mail? Ou peut-être que je ne peux pas posséder une copie de SON écran, c’est trop risqué!? Je pourrais y voir des choses qui ne me sont pas destinées. Je cherche, mais je n’arrive pas à me figurer où est le danger de non-protection des données.

Définitivement grincheuse, je réponds à peine poliment:

Non merci, aucune envie de noter à la main un relevé fastidieux.
Je vais économiser mon temps et le vôtre, et j’attendrai que la fonction soit à nouveau disponible sur le site.
Tant pis pour cette fois.

Et j'ai le dernier mot. Na!
Oui, je sais, c’est pas joli, mais décidément, la bêtise me fait sortir de mes gonds.

«Protection des données», si seulement!












samedi 17 janvier 2015

Voyage... dans le futur?

Des choses se passent sur la Terre. Le 7 janvier 2015, attentat chez Charlie Hebdo, et depuis, beaucoup d'encre coule.

Il me semble les fondements de ce qui est notre société aujourd'hui tremblent, et c'est pas plus mal, parce que tout ne va pas super bien, il faut bien le dire. Ça nous permet de nous poser des questions et peut-être d'y apporter des réponses.

Je relaye cet article de blog avec lequel je suis bien en phase.

La plus jolie fin du monde