samedi 3 février 2018

Départ

Toujours fortement décalée, je me réveille à 4h du matin. Impossible de me rendormir, je surfe sur le web jusqu'au lever du soleil. Je me fais un café que je déguste au lit.

Mes amies se réveillent plus tard et nous ne faisons rien de particulier de toute la journée. Enfin, à part refaire le monde qui en a bien besoin et, ma foi, nous faisons virtuellement un excellent travail. Repas aux heures où l'estomac le réclame, sieste à l'heure où le corps le fait savoir. Je m'allonge pour un bain de soleil dans le jardin sur une chaise longue super confortable. Y'a pas à dire, les Américains savent concevoir le confort, cette chaise large comme une fois et demie les nôtres. Mais pourquoi les faisons-nous si étroites, chez nous?




Le soleil est chaud mais ne brûle pas, il souffle des alizés caressants d'une qualité divine, la vie est belle, point-barre! Ça ne dure pas, les nuages arrivent avec les moustiques. Invisibles et sournois, je ne sens pas la piqûre, mais soudain, ça gratte. Bon, zut, l'instant divin est fini. Il fait toujours aussi chaud, les oiseaux chantent gaiement, nous rentrons dans la maison et fermons les moustiquaires, la vie est toujours belle, point-barre.

Je tombe de sommeil à 18h. Je lutte encore une heure et puis je n'en peux plus. Je vais me coucher, tant pis, je me réveillerai certainement avant le matin. Effectivement, il est 23h quand je me réveille et j'ai la pêche comme après une bonne nuit de sommeil. Mary Beth et Hisako discutent sur la terrasse, je les rejoins. Nous papotons depuis une demi-heure dans la fraîcheur nocturne quand le téléphone d'Hisako sonne. Elle découvre plusieurs messages qui lui annoncent le décès de son père, plusieurs membres de sa famille ayant cherché à la joindre. Elle s'y attendait depuis des mois, son père déclinait doucement, suggérant jour après jour que son temps sur Terre arrivait à son terme. Néanmoins, ça fait un choc. Elle appelle la maison et discute pendant de longues minutes, puis elle nous annonce qu'elle doit trouver un vol. Nous nous y mettons toutes et lui trouvons un vol bon marché pour demain matin. Non: ce matin, il est passé minuit. Elle s'accorde une semaine pour accompagner son père dans sa dernière demeure et régler les urgences et reviendra samedi, juste à temps pour le stage. Elle n'a pas envie de le manquer ni de complètement supprimer ses vacances.

Une fois tout cela organisé, nous passons encore un joli moment à parler. Elle n'est pas triste, nous sommes toutes trois convaincues d'une vie après la vie, mais le moment reste néanmoins celui d'une séparation, ce sont des adieux définitifs. Il flotte autour de nous la douceur et la solennité qui entourent un humain qui quitte la vie, que l'on soit à ses côtés ou non. Paix et liberté: Hisako confirme que ces derniers temps, il se sentait emprisonné dans son corps qui flanchait.

Nous allons toutes trois attraper quelques heures de sommeil avant d'accompagner notre amie à l'aéroport.

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Voyages en tous genres d'une citoyenne temporaire de la planète Terre. Commentaires bienvenus, mieux encore s'ils ne sont pas anonymes.