vendredi 24 mai 2013

Jodhpur

Nous faisons le trajet Udaipur-Jodhpur en bus. Même pas avec air conditonné. Cinq heures les fenêtes grandes ouvertes, ballotés sur les routes parfois correctes du Rajastan, avec quelques moments de serrage de fesses quand le bus dépasse un camion, et puis non, il n'a pas le temps, il se rabat. Heureusement, à part une petite vallée avec quelques virages serrés, la route est plate et droite. Je prends des photos à la volée, secouée par les chaos de la route, alors pardon, l'horizon n'est pas toujours horizontal.





Dans un village: bouchon. Je mets le nez à la fenêtre, deux bus cherchent à se croiser dans la rue étroite, deux motos parquées prennent de la place. Il faut quelques longues minutes pour trouver les propriétaires et bouger les motos, et enfin, on se croise, et ça passe à quelques centimètres.


Démonstration en images



Les rues de la ville me font penser à celles de Varanasi, étroites et sinueuses.



Nous trouvons un hôtel tout près du fort, le plus beau et le plus fort de la contrée dit la Bible. Elle dit aussi que Jodhpur est la ville bleue. Bof, où ça, bleu? Et puis oui, en se promenant, on voit çà et là des façades d'un beau bleu ciel. Et plus tard, depuis le fort, ce sera bien plus flagrant.








En soirée, nous marchons une bonne distance pour trouver le restaurant recommandé par la Bible. La mauvaise humeur monte en moi, je ne me sens vraiment pas bien, il serait temps que j'arrête de faire semblant, car je suis malade. Sinusite, bronchite, probablement. En tous cas, j'ai le souffle court et ces bouffées de chaleur pourraient bien être de la fièvre. À cause de la fatigue, je trouve les gens pas sympas. Les klaxons m'agressent plus que d'habitude, un Indien me bouscule sans un mot d'excuse.

Le restau est très bien, roof top avec vue sur la pleine lune et le fort. On y mange bien; une fois de plus, nous sommes les seuls clients et regrettons de n'avoir pas plus d'animation.

L'humeur d'Olivier est sereine, ça doit vraiment être moi et la pleine lune. C'est pourtant celle du Wésak, une très belle fête de la réconciliation. Raté! Je suis limite grinchieuse, je me surveille. Pas la peine de pourrir la soirée.

Le lendemain, je déclare forfait. J'ai besoin de repos et de traiter mon mal. Olivier part visiter le fort seul, et je me rendors illico. Après deux heures d'un bon sommeil, je me sens déjà mieux. En fin de matinée, je négocie —très mal— de garder la chambre jusqu'au soir : je comprends 100 roupies supplémentaires, c'est 300, ça n'arrangera pas mon humeur sur les gens du coin, ça! Aujourd'hui, je vois le verre à moitié vide et je ressens une grosse frustration: celle de ne pas pouvoir vraiment rencontrer les gens, parce que convaincue que leur seul intérêt est de me piquer un maximum d'argent. Hormis cela, l'étranger qui vient les voir ne les intéresse pas. Je suis écoeurée et je laisse cet méchant état d'âme s'évaporer en dormant pratiquement toute la journée.









Démonstration d'enturbannage













Olivier revient de la visite émerveillé. Il a reçu une invitation pour un petit spectacle de musique dans un parc, derrière le fort et en a quémandé une supplémentaire pour sa mère malade restée à l'hôtel. Nous nous y rendons à la nuit tombante. Quatre musiciens et chanteurs avec des instruments traditionnels qui chantent des chansons traditionnelles. Après le quatrième morceau, la Lune se lève derrière le fort. Elle va d'abord illuminer les arches supérieures, et puis se montrer en grand et s'élever au-dessus de la bâtisse. Splendide et magique. Le trajet aller et retour depuis l'hôtel est enchanteur, il faut traverser le fort et un morceau de parc. Me voilà réconciliée avec l'endroit.





Le train pour Jaiselmer est prévu à 23h45, il part à l'heure. Nous arrivons avec un peu de retard, et j'ai deux minutes d'affollement, car je me réveille alors que nous sommes déjà en gare. Heureusement, le train restera longtemps à quai et nous aurons tout le temps de descendre.

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