dimanche 30 septembre 2018

Trajet Toscane-Venise

Nous quittons la Fattoria La Villa. Annette dégage du temps pour prendre un dernier café avec nous à Castiglion Fibocchi avant que nous prenions la route. Une terrasse au soleil un 30 septembre. Il paraît que c'est tout à fait normal pour la saison, ici.

Bye bye Toscane...


Un peu plus de trois heures de trajet pour rejoindre Venise avec un arrêt lunch sur l'autoroute. Les Italiens roulent toujours aussi sportivement, c'est vite fatigant. En arrivant au AirBnB, nous sommes reçus par Arianna qui nous remet les clefs du logement avec les instructions d'usage et une adresse de restaurant.

...hello Venise





Je suis un peu grincheuse, je ne sais pas pourquoi. Je fais des histoires pour le choix de la chambre, genre caprice de gamine, heureusement, les copains sont cool. Je voudrais plomber l'ambiance que je n'y arriverais pas. Merci d'exister ainsi, les amis. Je suis toujours un peu mal dans ma peau, j'ai l'impression qu'il se passe plein de choses sur plusieurs niveaux de conscience.

Nous allons au restaurant recommandé, c'est chez et un peu prétentieux. Voilà une journée dont je suis contente qu'elle s'achève. Un gros bonheur à remarquer: les lits sont super confortables et pas besoin de partager la chambre. Tout n'est jamais tout noir ou tout blanc...




Mary Beth nous fait la démonstration de la raison pour laquelle elle a systématiquement besoin de quatre oreillers. Ça me déride!

Alors que je suis contente d'avoir un moment pour moi dans ma chambre, Moishe va prendre des photos du coucher de soleil.


Mystique, mystérieuse et envoûtante Venise


















samedi 29 septembre 2018

Anghiari

Aujourd'hui, je suis totalement hors connexion. A peine du réseau cellulaire, mauvais wifi et je n'ai plus de forfait de data. Je savoure.

À 11h, j'accompagne Hisako à un cours d'équitation, nous y allons à pied pendant que Moishe et Mary Beth vont à Castiglion Fibbochi. Massage pour le premier, soin du visage pour la seconde, rendez-vous a été pris lors de la séance d'hier. Nous marchons depuis dix minutes quand une voiture s'arrête, c'est Mauro qui nous a reconnues. Il va au village et nous amène jusqu'au manège.

Je fais paparazzo pour Hisako qui remonte sur un cheval après plus de deux décennies. J'ai décliné l'invitation à faire de même; moi, ma dernière fois, c'est il y a trois décennies et l'envie m'a définitivement passé après une chute et une fracture du poignet. Elle se voit octroyer un cheval spécialement calme. Il me fait rire tellement il met peu d'entrain à faire les exercices dans le paddock. Plus tard, Hisako me raconte qu'il s'est réveillé un peu pendant la balade. Je rentre à pied, ça me fait une belle ballade d'une demi-heure seule que je savoure.







De retour à la maison, je prépare un lunch collectif et puis nous avons tous envie d'une sieste avant de partir pour Anghieri, un petit village typiquement toscan plus au sud. J'avais émis l'envie de passer par Caprese Michelangelo, le village natal de Michel-Ange: toujours mon idée de rôder autour des vibrations du Maître. Une fois de plus, c'est raté. Plus assez de temps pour tout faire, nous zappons l'étape. Mary Beth émet le besoin d'avoir un «me-moment», et j'avoue que j'hésite trente secondes à faire comme elle. Réflexion faite, je me dis que ce soir, je me sentirai frustrée de ne pas avoir fait la visite et c'est donc à trois que nous prenons la route.















Toujours cette touriste japonaise...
































Une exposition d'originaux de Léonard de Vinci.
Ce sera le plus près dont je ne me serai approchée d'une oeuvre de Maître


Christ sculpté en bois. À l'époque, il avait de vrais cheveux.
Une nonne sourde et muette a recouvré la voix et l'ouïe après l'avoir touché.


Restaurant non seulement excellent, mais super joli.



Le village est très beau, la forteresse qui le domine offre une vue magnifique sur le pays alentour. La lumière est toujours aussi belle, c'est une fois de plus un moment enchanteur. Nous obtenons de pouvoir manger plus tôt que prévu au restaurant où nous avions réservé pour quatre. Répéterai-je que nous avons mangé comme des rois? Je me demande s'il est possible de manger mal en Italie.

Je suis super heureuse mais néanmoins, je me sens super mal dans mon corps. L'inconfort des lits n'arrange pas le malaise que je vis parfois physiquement et qui est dû, j'en suis convaincue, à l'air du temps, aux changements collectifs que nous vivons, au vivant qui influence le vivant.

Ah oui. Les lits. Le premier jour, je pose une fesse sur le bord du lit pour en tester le confort et voilà qu'il bascule! Comme un hamac! Surprise, je regarde comment il est fait. Le matelas repose sur un sommier en métal, une sorte de grille tendue entre le haut et le bas du lit. Il y a un vide de 10cm au-dessus du cadre de lit. Non seulement, le lit bascule de côté mais il fait aussi cuvette quand je m'allonge complètement. Ce sera le pire des lits de tout notre séjour! Dommage, car tout le reste est vraiment paradisiaque!

Ce soir, mon corps a quelque chose à me dire et je tente de comprendre quoi. Pendant le trajet du retour en voiture, dans la nuit tombée, je me sens mal. Je n'ai pourtant pas exagéré ni sur la nourriture ni sur le vin et les lacets de la route me font remonter de vieux souvenirs de mal de voiture quand j'étais enfant. Heureusement, seuls les souvenirs remontent...

Plus tard, allongé sur mon méchant lit, je m'autorise à vivre un autre genre d'expérience à un autre niveau. Un voyage bien plus intérieur. Quand nous en discutons, nous nous rendons compte que tous les quatre à notre heure, durant ce voyage, nous revivons certaines choses de nos passés respectifs, comme pour en intégrer bien consciemment les leçons et en finir une bonne fois avec les traumatismes y relatifs. Une fois de plus, ce périple est bien plus que du tourisme!







vendredi 28 septembre 2018

Arezzo

Mary Beth et Moishe vont à Castiglion Fibbochi. Mary Beth a pris rendez-vous pour une séance d'onglerie et Moishe l'accompagne volontiers. Hisako et moi traînons à la maison et je prépare un lunch avec l'abondante nourriture qui nous reste.

À midi, tous les quatre autour de la table, nous faisons des stratégies alimentaires pour les jours à venir, sachant qu'à Venise, nous allons rendre la voiture et nous devrons porter nous-mêmes nos bagages. Par conséquent, nous ne voulons pas nous encombrer de nombreux sacs de provisions.

L'après-midi est consacré au farniente et le soir, nous retrouvons Mauro et Annette à Arezzo où ils ont reservé dans un nouveau restaurant qu'ils aimeraient découvrir. Cette fois, le trajet est sans encombres, nous avons enfin repéré la meilleure déviation grâce aux panneaux routiers, puisque madame Google Maps n'est toujours pas au courant de la défection du pont.










Pendant le repas, nous refaisons ce monde qui en a bien besoin et Mauro nous parle d'un projet qu'il a de longue date. Il mentionne qu'il a cru que ce projet pourrait être financé par une Shaumbra qui cherchait à mettre sa fortune dans quelque chose de plus significatif qu'une banque, mais après une courte discussion il s'est avéré qu'elle ne voulait pas seulement financer le projet mais le diriger. Il a donc renoncé. Nous lui demandons la nature du projet: une maison ou une propriété où des gens du genre Shaumbras pourraient vivre, exister, être libres selon un système plus élargi qu'un simple échange d'argent. Le rêve des communautés hippies upgradé aux énergies du jour. Plus il parle, plus nous sourions. On se tape les mains: on a le même rêve avec les mêmes doutes. On a déjà plusieurs fois tenté la chose, vaut-il la peine d'essayer encore? L'élan est fort, difficile de ne pas l'entendre.

Aujourd'hui, nous savons mieux les obstacles et les pièges d'une telle idée. Notre trio de filles semble avoir compris comment faire pour qu'une vie en commun soit possible. Tout d'abord, l'espace vital. Nous savons désormais que nous avons besoin de notre chambre privative avec salle de bains personnelle, si possible. Ça ne l'est pas toujours quand nous voyageons, mais c'est notre standard. Après, il faut se connaître soi-même et connaître ses besoins et ses limites. Et puis être honnête, s'exprimer et savoir ne pas tout prendre personnellement. Avec cela et de la bonne volonté, on va déjà un bon bout.

Le projet flotte au-dessus de nos têtes, nous savons que nous allons en reparler. Nous avons également appris qu'il y a un flot qu'il est inutile d'essayer de maîtriser. C'est le courant du fleuve, il s'agit de se laisser porter.

À suivre...