lundi 17 juin 2013

Épiblogue

Allez, pour faire bon poids, voici un panoramique du plateau de Gizeh.



Nous sommes de retour au Caire, crevés, vers 16h. Nous avons épuisé nos roupies, il ne nous reste que de quoi manger ce soir, car dans la nuit, nous prenons l'avion du retour. Chacun le sien, en raison de réservations non concomittantes, mais c'est le dernier jour pour tous les deux. Demain, nous serons de retour à Genève.

Oh comme je les savoure, ces minutes! Depuis ce matin, je suis dans un état d'incarnation tellurique. J'habite mon corps nanoseconde par nanoseconde et je savoure tout ce que je vis au présent. Ici! et maintenant!

Les graines du temps se décomptent comme les grains d'un chapelet, l'un après l'autre durant le temps de psalmodier une prière de gratitude que j'allonge dans l'espoir d'allonger le temps. Je capture et j'enregistre tout ce qui existe autour de moi et je le dépose délicatement dans mon écrin intérieur, celui des moments précieux de la vie, ce bel écrin tapissé de velours rouge. Une capture des cinq sens, tant j'emporte avec moi aussi les odeurs de ce voyage. Je sens qu'elles vont douleureusement me manquer.

Khéops, Képhren, Mykérinos, le Sphinx, les pierres multi-millénaires de Saqqarah, le sable mythique collé sur mes pieds, j'engrange tout. Je me tricote des souvenirs, ce sont les dernières mailles, la finition de l'ouvrage.

Nous retournons sur la super terrasse derrière l'hôtel pour boire un dernier jus de mangue et fumer une dernière shisha.



Est-ce besoin de dire que tout cela est divin? Je regarde Olivier en face de moi qui lit encore la Bible et commente nos visites. Oui, nous avons vu l'essentiel, non, nous n'avons rien manqué d'important. Oui, bien sûr, il faudra revenir à Saqqarah, mais bon, hé, ho, on a fait un beau voyage. Oui, lui aussi il est heureux de ce périple à deux.

Tout est velouté à cet instant, y compris l'odeur de la shisha qui, à elle seule, me fait planer.

Nous partons pour l'aéroport du Caire à 22h30, il fait toujours et encore chaud. La même attente qu'à Dehli commence, sauf que cette fois, c'est moi qui prend l'avion sept heures avant Olivier. Je décolle à 3h du matin. À 6h, je fais escale à Istanbul.



L'allure européenne de la ville me frappe. Seul un grand minaret indique que je suis encore en terre  islamique, et je me rends compte à cet instant que je m'étais bien immergée dans l'ambiance d'un autre continent. J'embarque deux heures plus tard dans un avion qui porte un prénom marrant. Dommage qu'Olivier ne soit pas là, on ferait des gags idiots et je ricanerais bêtement pendant trois minutes.




À 10h30 le 17 juin, je touche le sol genevois. Avant cela, j'ai survolé les Alpes, puis l'avion a longé le Léman depuis Vevey: j'ai bien reconnu les montagnes. Seigneur, que ce lac est magnifique, que ce pays est beau! Et propre! Je déteste cette réflexion qui monte du tréfonds de mon ADN, c'est le gène «propre en ordre» des Suisses. Ma foi, mes racines sont là.

Il fait une météo splendide, le thermomètre de mon quartier indique 36°. Merci la vie, j'aurais été sombre de rentrer par un jour sombre.

Je suis contente. Je reviens avec ce que j'étais allée chercher: j'ai à nouveau trente-cinq ans.
Ça faisait vingt-deux ans que j'avais trente-cinq ans, et puis au mois de mars, j'avais soudainement eu cent trente-cinq ans.

Il me semble que c'est au sommet du Sinaï au lever du jour que j'ai récupéré ma flamme.

Ce blog reste ouvert, car il y aura d'autres voyages.

Inch' Allah !




dimanche 16 juin 2013

Les pyramides


Départ à 8h30 avec Ahmed, un chauffeur de taxi qui nous propose le circuit suivant: la visite d'une fabrique de papyrus véritable pour de vrai en vrai authentique, pas les trucs bons marchés pour les touristes, pas d'obligation d'achat, puis le plateau de Gizeh avec les pyramides et le sphinx. Ensuite, la visite toujours gratuite et sans obligation d'achat, promis, «no hassel» (pas de harcèlement) d'une parfumerie authentique en vrai, des vraies essences raffinées pas des trucs frelatés pour touristes. Puis Saqqarah, le plus vieux site archéologique d'Egypte et enfin Dashur, près de Memphis.

À Dashur, il y a possiblité de visiter l'intérieur de la pyramide. Comme pour les momies du musée du Caire, je laisse Olivier faire ça sans moi. Ce ne sont pas les choses égyptiennes que je préfère.

Avertissement: je publie ici des photos atypiques des pyramides (et celles où nous sommes dessus, c'est trop frime). Les belles photos somptueuses et colossales, vous les trouvez partout ailleurs.

La région de Gizeh, avant d'arriver au plateau des pyramides. On dirait l'Inde.


Olivier aux prises avec un soi-disant guide collant qui cherchait à nous imposer/arnaquer une visite guidée.



Détail d'une «patte» du sphinx. Si vous voulez mon avis, cette statue ne ressemble à un lion que de très très loin.

Tête de sphinx et cul de chameau





J'ai touché du doigt les pyramides

J'ai foulé du pied le plateau de Gizeh


Profils avec et sans nez

«J'y suis!»












Et maintenant un jeu: cherchez les pyramides.









Le Nil (et Olivier)

Une palmeraie pour les dates
(traduction littérale du commentaire du chauffeur de taxi)




Le site de Saqqarah.
Visite un peu manquée, j'avoue que j'arrivais à saturation.
Je retournerai en Egypte pour mieux le visiter.
Inch'Allah, comme ils disent ici.





Et enfin, Dashur

Grimper sur la pyramide...

...se faire prendre en photo par le préposé de service pendant qu'Olivier visite l'intérieur et répondre à toutes ses questions (d'où je viens, c'est qui l'autre, mon ami? Ah, mon fiiils...)

...admirer le désert,

...et en redescendre.




vendredi 14 juin 2013

Le Caire


Journée de bus, nous allons au Caire. Cette fois, nous avons décidé de voyager de jour, l'ambiance dans à l'aller ayant été infernale, nous ne voulons pas réitérer l'expérience. Surprise: un silence dans ce bus!! Des heures de tranquillité, sans même de la musique, tous les passagers sages et tranquilles, pas un enfant agité, pas un bruit. Incroyable!

Hormis une mémère derrière moi qui ne supporte pas que je mette mon siège en position allongée dans les trente secondes après m'être assise. Je l'entends râler derrière, mais je l'ignore. Sa fille ou la jeune personne qui l'accompagne me tape sur l'épaule et me fait un signe très compréhensible de redresser mon siège.

Alors là!...

Je crois l'avoir déjà dit, faut pas pousser. Non mais je ne vais pas passer dix heures à me casser le dos parce que Médème derrière est dérangée. Je réponds en français: «Je ne comprends pas» avec un langage corporel éloquent qui ne laisse aucune place pour insister. Olivier me fait les gros yeux, mais  j'ai l'adrénaline et je me renfrogne la tête tournée contre la vitre: j'ai passé des heures derrière un géant dans un avion à avoir les genoux coincés à cause de son siège en position allongée, j'ai supporté des odeurs de chiottes dans le bus de l'aller et les cris d'un môme qui n'arrivait pas à dormir, j'ai enduré des familles entière dans des trains, j'ai dû dormir avec la lumière à cause de la phobie du noir d'une jeune indienne (du moins c'est ce que j'ai cru comprendre), j'ai eu des nausées provoquées par l'odeur de bouffe au curry à trois heures du matin, bref, je me suis fait petite, arrangeante, adaptable, malléable, polie et respectueuse, aujourd'hui, fa fuffi! Cette fois, c'est à mon tour d'être confortable. Et je le suis. En tous cas, je le suis nettement plus qu'en position redressée, car je me demande si les sièges de ce bus ne sont pas conçus pour des bossus.

Alors la mémère, derrière, elle peut bien soupirer tout ce qu'elle veut, je m'en fous! Mais alors je m'en fous!

Et de fait, ce trajet pour le Caire passe assez vite, on arrive à attraper quelques heures de mauvais sommeil à la nuque crispée, mais sommeil quand même. Nous arrivons au Caire en début de soirée.

Je suis autant fascinée par les immeubles ici qu'à Alexandrie. Je n'arrive pas à savoir si nombre de ceux-ci sont en train de se délabrer ou s'ils sont en cours de construction. Beaucoup d'entre eux sont vides ou partiellement habités. Pas de grues ni de chantier apparent, c'est troublant. J'apprendrai plus tard qu'ils sont inachevés. Après la révolution, les taux bancaires ont pris l'ascenceur et les constructions sont restées en rade. Certains propriétaires habitent tout de même leurs quatre murs, parfois il y a des fenêtres. Ça donne une ambiance très étrange, un peu à la Mad Max. Une impression de grande désolation. La pauvreté grignotte les villes et le pays. C'est triste. Parce qu'à côté, il existe des immeubles et des maisons splendides. Les hauteurs de plafond et la taille des pièces me renversent: c'est gigantesque. Nous avons ainsi logé dans des hôtels ou hostelleries aménagés dans ces immeubles anciens qui étaient des appartements somptueux aux pièces innombrables.

Sur la route, un transport improbable

Le tunnel sous le canal de Suez. J'étais déçue, je m'attendais à ce que nous passions un pont.

Arrivée au Caire, les immeubles inachevés...

...et d'autres, splendides



15 juin, visite du musée national du Caire. Trois heures qui nous ont à peine permis de survoler les collections. Un magnifique endroit!

Le musée national du Caire. D'une richesse débordante.

Ce seront les seules photos, les appareils étant interdits à l'intérieur. Il faudra y aller vous-mêmes.

(Encore ce mec sur ma photo. Je me demande s'il ne me suivrait pas.)

Héroglyphes


C'est qui, ce mec à côté d'Olivier?


Notre hostellerie est dans cet immeuble, on ne dirait pas, mais il est bien vétuste.

Juste à côté de l'hôtel, la terrasse avec la meilleure shisha de notre séjour. Nous allons multiplier les visites ici.


Tôt le matin, j'étais déjà réveillée par d'autres hôtes du dortoir qui partaient.
Un bruit m'a surpris, et j'ai vu tomber la main d'Olivier.

Une rue du Caire