mercredi 28 février 2018

Un parfum de fin

Ce matin, Moishe a rendu la Jeep de location et il est venu se joindre à nous pour le brunch. Comme tous les matins, on traîne. Le soleil est timide, je remets tout de même une couche de bronzage.

Pas très motivées pour la visite de la plantation de café que Moishe a envie de faire, il s'en va de son côté en début d'après-midi mais il reviendra à 18h pour le souper d'au revoir. J'aime bien cuisiner, surtout quand les gens apprécient, et à la demande de Mary Beth je fais un boeuf bourguignon selon Bernard Loiseau. Excusez du peu! Je le mets donc sur le feu et nous partons faire des courses. Je veux trouver du tissu pour me faire faire un pantalon par ma couturière préférée car j'ai constaté un trou dans le mien. Mes copines s'exclament quand je leur dis cela et me demandent si ma couturière préférée ne leur ferait pas également un pantalon comme le mien. C'est un modèle que je m'étais fait faire en Inde et que ma couturière préférée a reproduit à l'identique. Je rigole... Ça va lui faire une surprise. — Si elle me dit, ma couturière préférée, qu'elle se considère avertie (😂).

Nous passons un excellent moment dans le magasin de tissus, une échoppe locale que nous avons eu de la peine à trouver dans un arrangement de containers; enfin, des baraquements en tôle ondulée...




La gérante nous trouve marrantes, elle nous demande de tenir le magasin, le temps d'aller chercher son fils à l'école. 15 à 20 minutes aller-retour. Nous voilà donc en charge pour surveiller l'arcade! À mourir de rire! Ça nous donne le temps de faire notre choix en toute tranquillité. Quand elle revient, c'est sans son fils. Tout en coupant nos tissus, elle nous explique qu'il s'est mal comporté avec elle — 12 ans, bientôt 13 — et qu'elle l'a posé en route. «Je ne sais pas qui tu es. Personne ne me parle ainsi. Quelqu'un a dû kidnapper le fils gentil que je connaissais, parce que toi, je ne te reconnais plus». Elle est volubile, elle nous raconte que ce n'est pas facile, un ado à la maison de nos jours, il y a des influences de toutes sortes. Voilà qu'il se prétend "bisexuel" nous dit-elle. Elle s'échauffe: "Il est zéro-sexuel, oui!" On éclate de rire! Quand nous sortons du magasin, il est trop tard pour passer encore au marché sur le chemin du route, le boeuf bourguignon réclame surveillance et finition et puis on avait dit «un truc par jour seulement». Le marché est reporté à demain.

C'est avec grand bonheur que je fais une purée de pommes de terre en accompagnement avec Hisako comme sous-chef d'une efficacité indubitable. Le repas est divinement apprécié, je dois dire que je suis contente de moi, j'ai fait du bon travail!

Il est l'heure pour Moishe de nous quitter. Bouh, ça nous donne un coup de fussoir, comme on disait avec mes enfants. Pas vraiment triste, pas gai non plus, on se donne rendez-vous à bientôt, c'est sûr, mais tout de même... (soupir!) Ça commence aussi à sentir la fin pour nous.

Il flotte un zéphyr de mélancolie, on se dit qu'on se verrait bien vivre tout le temps comme ça. Et qu'est-ce qui nous en empêche vraiment, hein? En écrivant ces lignes, je me pose sérieusement la question et j'y vois de moins en moins d'obstacles. Il existe une magie qui transforme la joie en bonne vie. Qui sait? Avec cette grosse envie que nous avons de vivre plus proches les uns des autres, nous qui partageons les mêmes valeurs, on va peut-être créer un rapprochement surprenant. Rêver ne coûte rien, alors autant rêver le plus grand possible. Rêver illimité, rêver au-delà du parfait, rêver et surtout ne jamais s'arrêter. Toute réalité a toujours débuté avec un rêve.

On va se coucher en se disant qu'on ferait mieux de profiter encore un maximum de l'instant présent. «On dirait qu'il nous reste encore deux semaines et pas deux jours, d'ac?».


Pêle-mêle, je joins des photos reçues des ami(e)s qui les ont prises.


Selife pris avec la perche


Selfie pris par Charmaine

Self-selfie pris avec la perche























mardi 27 février 2018

Waipi'o Valley

Aujourd'hui, nous sommes traitées comme des princesses. Moishe nous a proposé une virée à Waipi'o Valley, un endroit superbe à voir et il a tout organisé.


Il est déjà allé dans cette vallée à laquelle on accède par le sommet de l'un de ses flancs. Il y a possibilité de descendre sur la plage quelque 300 mètres plus bas par une route couvertes de nids de poules qui offre une pente entre 25 et 45°. Moishe a loué une jeep pour la journée, car l'idée de refaire la balade à pied était inconcevable. 




Une heure et demie de route en direction du nord. Nous nous enfonçons vers l'intérieur de l'île et le paysage me rappelle incroyablement la Nouvelle-Zélande. 








Pause biologique à Waimea où nous reviendrons manger ce soir au Merriman's, un super restaurant.








Il vente quelque peu, mais nous prenons les photos touristiques d'usage.








Nous entamons la descente, et il faut me croire sur parole quand je dis que c'est raide.





Epave d'une voiture qui est sortie de la route.

C'est par récent, récent, vu l'état de l'épave.















La rivière...

...qui se jette dans l'océan

La maison sur la crête, c'est là d'où on vient. A droite, une chute d'eau.



La baignade, ça va pas être pour nous aujourd'hui. En revanche, il y a des courageux.






















La rivière....


...qui se jette dans l'océan




Nous explorons le fond de la vallée. La route est toujours aussi catastrophique et nous y faisons des rencontres. Dans cette vallée complètement retirée, on trouve quelques ranches, des maisons, des animaux. En voiture, il n'est possible de se croiser que par endroits, ça oblige à manoeuvrer et à se saluer joyeusement. "Aloha" ! "Mahalo"...




Ensuite, c'est un gué que la Jeep traverse aisément, au grand bonheur de notre chauffeur.








Est-il besoin de préciser qu'on rigole comme des fous?














On attaque la remontée. Je suis un peu déçue des photos et vidéos, elles ne reflètent guère la pente. J'ai pourtant l'habitude avec nos routes de montagnes, en Suisse, mais là, c'est vraiment acrobatique. 





Après l'effort, le réconfort avec la cuisine hawaiienne. Dé-li-cieux!







Il n'est pas très tard quand nous sommes de retour à la maison, fatigués par cette journée qui pourtant, n'avait rien d'extraordinaire. Même pas tellement d'effort physique, à part une longue balade sur la plage dans le vent. Je ne sais pas, il y a de ces moments de grâce dans la vie dont on ne sait pas à quoi elle due. Le panorama, certes, la bonne compagnie, sans aucun doute, la joie, à ne pas en douter, la Lune bientôt pleine sur la route du retour après le coucher du soleil, assurément pour la note nostalgique; tout cela, bien sûr, mais avec en plus un quelque chose de précieux et de sacré.

Une journée à placer dans mon écrin capité de velours rouge des meilleurs souvenirs de ma vie. Il faudra d'ailleurs que je songe à agrandir la taille de cet écrin. Un container, peut-être?