vendredi 26 avril 2013

Arrivée à Pushkar


Une chambre borgne digne du plus ascète des jésuites, je ne m'y fais pas, j'ai l'impression de me faire mettre en prison. Pourtant, c'est une très jolie guest house, confortable, pour le pays. Le lit est une tubulure sur laquelle a été vissée une planche de bois, elle-même recouverte d'un matelas sévère, genre crin, de pas plus de 8 cm d'épaisseur. La salle d'eau porte parfaitement son nom: douche et robinets: tout s'écoule par le sol. On patauge. Ici, contrairement à Varanasi, j'ai droit à un petit lavabo. Une cuvette en émail dans l'angle qui s'écoule dans un tuyau qui s'arrête à 2 cm du sol. Sur mes pieds, donc. Ça fait rien, c'est un lavabo quand même et on déambule toujours à pieds nus à l'intérieur, les tongues étant priées de rester devant la porte. Si l'eau éclabousse le bas de pantalon, c'est pas très grave, ça sèche en quelques minutes pendant lesquelles on ressent un peu de fraîcheur.

Ce soir, une bonne grande douche à l'eau froide (28-29° à la sortie du robinet) et déjà l'endroit est plus riant. Un petit resto, je suis peu loquace, fatiguée. Pas de wifi à la guest house, c'est terriblement frustrant pour une geek comme moi. De retour dans ma chambre, je tapote quelques notes et je sombre. Pas longtemps, il fait très chaud, le lit est inconfortable (encore un pléonasme indien) et  c'est pleine lune, de surcroît.



Au petit matin, le moral n'est pas top. Coup de blues. Emiline me rappelle que c'est dur de voyager en Inde: tout est dur, les conditions de transport, la foule, la chaleur... Elle a raison: ce n'est pas juste mon état d'âme en quenouille, c'est vraiment dur!

Allez: un petit déj sur le roof top («sommet du toit» littéralement, mais je vous rassure, ce n'est pas une construction bizarre, c'est juste une terrasse au dernier étage), et l'humeur revient joyeuse. Après le muesli with crude and honey  (muesli au yoghourt et miel) et un jus de mangue frais, je laisse Emiline aller dévaliser le magasin de pierres.

Je traîne un moment sur le roof top pour profiter du wifi et répondre aux questions d'Olivier entre autres, et puis, pour la première fois, je m'aventure seule dans les rues: je m'intéresse à un sac mais ne me décide pas a l'acheter, puis j'achète une écharpe blanche pour aller avec la tenue du jour. J'essaye de la marchander mais le vendeur n'est pas décidé. «Fixed price» (prix fixe) et puis 100 roupies, c'est correct. Je lui dit «You don't bargain with me this morning?» (vous ne marchandez pas avec moi ce matin) en lui tendant le billet de 100 roupies. J'ai droit à un sourire qui en vaut bien plus.

Plus loin, je me fais héler par Raju et Punam — le tenancier de la guest house et néanmoins ami de Raju— qui doivent s'y reprendre à deux ou trois fois, tellement je ne m'attends pas à la chose dans ce pays.

J'achète encore une grande pani botal et je vais chercher un espoir de fraîcheur dans ma cellule.

Et pour tous ceux qui en font fait la demande, voici Patricia en indienne :








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