lundi 18 avril 2016

Nager avec les dauphins

Ce matin, nous avons dauphins!

Départ à 7h pour embarquer à 8h sur un bateau. Nous sommes un groupe de onze personnes avec un capitaine (Dray) et deux accompagnateurs, Josh et Steven. Ambiance rigolotte dès le départ. Ça tombe bien, je suis à la fois excitée comme une gamine et un peu anxieuse. Le système digestif se comporte bien mais je sens les nausées pas loin. Ça me rassure, mes copines sont comme moi.






Nous faisons quelques encâblures au large de la côte et déjà, les premiers dauphins. Je suis assez fière d’arriver à les prendre en video. Puis nous chaussons nos palmes, masque et tuba, et hop, dans l’eau. Pas un problème d’y rentrer d’un coup — et pas moyen de faire sa mijaurée, d’ailleurs — l’eau est d’une température idéale. Je ne sais pas, elle doit faire 25 ou 26°. Je me démène un peu avec mon masque et mon tuba, ce n’est pas hyper pratique, ces trucs-là, et la dernière fois que j'ai fait du snorkling, j'avais dix ans.



Steven nous explique que le matin, dans cette baie, les dauphins dorment. Nous allons donc les approcher doucement, attendre qu’ils soient d’accord. S’ils ne le sont pas, ils descendent en profondeur ou s’en vont au large. Il nous explique qu’ils ne dorment qu’à moitié, littéralement, car ils doivent penser à aller respirer. L'hémisphère gauche de leur cerveau s'endort pendant que l’autre veille et les amène à la surface régulièrement. Puis c’est l’autre, et ainsi de suite.

L’équipage connaît le comportement des animaux et prévoient leurs mouvements. Première descente dans l’eau, les dauphins sont là, ainsi que quelques raies mantas. Hélas, je ne suis pas au bon moment au bon endroit, mais elles vont à la rencontre de Mary Berth. Nous passons la matinée à glisser dans l’eau, le plus discrètement possible histoire de ne pas les faire fuir, puis remonter dans le bateau, les suivre ou les devancer, et replonger.



Mary Beth

Alexandra. Happy or what?

Dray and Steven

Je ne les verrai jamais de très près, contrairement à d’autre qui les voient à deux mètres. A un moment, je suis tout à fait calme et ne fais presque aucun mouvement et je vois deux dauphins au-dessous de moi, à une douzaine de mètres. Je leur envoie un joyeux bonjour et je jurerais qu’ils me répondent. Je sais qu’ils n’approcheront pas, ils ne sont pas d’humeur joueuse, je crois qu’ils me le font savoir. Juste après, il y en a tout une colonie encore plus en profondeur que j’essaye de suivre mais qui me sèment très vite. Je suivrai un bon moment depuis le pont, c’est tout aussi réjouissant. Je les vois émerger puis replonger, parfois l’un ou l’autre fait une sortie plus nette ou montre sa queue.

Josh de son côté, joue avec un dauphin qui s’est approché. Ils font des pirouettes ensemble, mais ça ne dure pas très longtemps. D’autres ont droit à quelques brasses de concert, et le tout irradie d’une étrange joie. Comme si nous étions tous conscients, humains et dauphins, d’un dialogue vrai oublié qu’il serait bien de recréer. Pour ma part, je ne descends pas dans l’eau à chaque fois. J’ai un vague de mal de mer suivi d’un moment magique où, alors que j’observe la danse des nageurs et des dauphins depuis le pont, je me sens étroitement connectée avec la création. Je suis à la fois la mer, les animaux marins, moi et le reste de l’univers. Je vois la connection, je vois le «BON», cette trame de l’univers qui nous relie et qui est la manifestation de nos passions et de nos désirs. Ça a l’air de rien, comme ça, c’est juste une sortie en mer avec des dauphins un peu réticents, mais à y regarder de près, c’est un moment de pur BONheur, quand tout est en harmonie.

Nous avons droit à une douche d'eau douce


D’après Steven, c’est une bonne matinée. Les dauphins ont été calme et plutôt bons camarades. Il dit que c’est différent tous les jours. Parfois, c’est un incessant cache-cache, parfois ils ne sont carrément pas là. Nous avons eu de la chance. Rappelons que ce sont des dauphins sauvages et qu’après tout, nous sommes sur leur territoire. Merci de nous avoir accueillis, les amis. A refaire.

Sur le chemin du retour, un monsieur de notre équipage vient prendre nos adresses e-mail. Il a fait des videos avec une GoPro (caméra amphibie) et se propose de nous la partager. Josh et Steven ont aussi pris des photos qui nous sont offertes, que nous pourrons télécharger sur leur site d’ici quelques semaines.

Non mais, elle est pas belle, la vie?

De retour à la maison, nous mangeons de bon coeur, et puis c’est l’appel de la sieste. Je dors d’un étrange sommeil, mon corps flottant dans une drôle d’énergie. J’ai l’impression qu’il est scié d’avoir vécu un truc pareil. Bon, cette fois c’est bon, je suis définitivement tapée, mais je m’en fous. J’aime ça. D’ailleurs, ça se voit sur ma figure. Esmeralda prend ce selfie de nous deux, je me reconnais à peine. J’ai posé trente ans et des vies de stress.









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