Deuxième jour de stage

L'hirondelle pousse sa gueulante — pardon, sa chansonnette — aux premières lueurs de l'aube; c'est un réveil très agréable, tous comptes faits. Fabienne est prête et nous traversons ensemble la route pour aller au petit déjeuner, que Stephanie nous a demandé de prendre en silence. À toutes fins de centrage pour le cours qui va suivre.

J'avoue, je n'aime pas! — Mais c'est moi, hein! Rien de plus déstabilisant pour moi. Mon mental s'emballe, je deviens sur-consciente de moi et des autres, c'est TOUJOURS dans ces moments de silence imposé que n'importe quoi traverse mon esprit et «Tu peux me passer le sucre, s'il-te-plaît?» franchit mes lèvres hors de mon contrôle alors que je pourrais parfaitement le saisir en silence. Bref, mission impossible et mal accomplie, dans mon cas. Quand je suis en compagnie, j'aime échanger, que voulez-vous! Le silence, c'est quand je suis seule. 

Nous continuons à tracer des dessins et à apprendre plein de choses sur la géométrie sacrée grâce à nos trois intervenants, chacun passionné à sa façon. Bertrand, mathématicien de formation, est à l'aise avec le calcul des bissectrices et le tracé des médiatrices. Arches, rosaces et autres Vesica Piscis n'ont pas de secret pour lui. Basia nous amène l'histoire, la tradition et le sens du sacré tandis que Stephanie excelle dans le free style et le tracé à main levée. Tout cela est divinement magique et amusant! Il fait chaud à l'intérieur, nous déménageons dans la cour.

          

           


Puis nous passons à la couleur. Théorie sur les ocres, la façon de les trouver et de les traiter avant utilisation et puis, passage à l'acte. Je découvre la façon très simple de préparer une teinte à l'ocre et je me régale. C'est encore bien mieux que l'aquarelle, il y a une petite couche de matière naturelle et organique qui rend la peinture vraiment sensuelle. Je sens que je vais explorer cela plus loin, moi!

  


      

Une des participantes demande sur quel papier Basia a peint l'une de ses oeuvres accrochées dans la salle des couleurs, elle répond que c'est un papier normale qu'elle a teint avec du thé. Et voilà que nous nous y mettons aussi. 

J'ai un plaisir fou à faire tout cela, à tel point que le temps passe à la fois comme une flèche et de façon suspendue. C'est déjà l'heure du dîner, je suis crevée d'être restée ainsi focalisée sur ma créativité toute la journée. Une bonne fatigue!

Certaines retournet dans la salle pour dessiner avec le repas, moi, je ne peux plus, je vais me coucher. C'est quand je retourne dans ma chambre que je constate qu'elle a été faite! Agréable!