samedi 23 juillet 2022

Flores del Camino

Dernière matinée à Madrid, nous partons en taxi pour Castrillo de los Polvazares en début d'après-midi. C'est là que nous allons suivre un stage de géométrie sacrée. Nous bouclons les valises, quittons l'hôtel vers dix heures en laissant nos bagages à la réception et allons prendre un petit déjeuner. 

Je ne sais pas vous, mais moi j'oublie systématiquement un truc crucial quand je fais ma valise. Genre le pyjama ou la brosse à dents. Rien de grave, on vit dans un monde avec des magasins, c'est toujours possible de remplacer, mais c'est marrant, tout de même, cette manie! Cette fois, j'ai un peu honte de l'avouer, j'ai oublié de prendre des soutien-gorges de rechange. Dans nos moments de shopping, je reluque les magasins de sous-vêtements, ce qui n'est pas tout à fait au programme des achats touristiques. Ce matin, sur Gran via, ô chance, je trouve! Je peux bien sûr me débrouiller pendant quinze jours avec une seul soutien-gorge, il suffit de le laver souvent, mais avec du rechange, je me sens moins démunie, tout soudain. 

Nous sommes devant l'hôtel à l'heure prévue pour le ramassage du taxi et nous attendons sur le trottoir. Il est en retard. Et la température monte. Ça me rappelle le voyage en Inde et il me semble curieusement que je tiens bien mieux le coup qu'alors. Il fait chaud, certes, les trottoirs sont une vraie fournaise entre 14h et 17h et on comprend pourquoi ils font la pause de midi à ces heures-là. Je bois beaucoup et je m'évapore, comme en Inde — comprenez: je n'ai pas tant que ça besoin de faire pipi — mais déambuler dans la ville ne me semble pas aussi pénible. Rajeunirais-je? J'aime quand, vers 17h, alors que le soleil décline depuis un moment, on sent les pierres restituer la chaleur emmagasinée depuis le matin avec une sorte de vibration de vengeance. C'est un moment dichotomique de fournaise paroxystique et de soulagement qui est d'autant plus divin s'il est vécu sur une terrasse ventilée avec un Spritz.

Pour l'heure, nous nous réfugions dans le hall climatisé et commençons à trouver que l'horaire espagnol est sérieusement désinvolte! Même pas un message de notification! De plus, Nuria, une autre participante au stage, doit nous rejoindre et elle aussi, elle brille par son absence. Elle arrive au bout d'une heure et nous comprenons qu'il y a eu malentendu sur le groupe Whatsapp: Luis, notre chauffeur, avait bel et bien prévenu de son retard. Il arrive à l'heure à laquelle il a dit qu'il allait arriver et nous partons pour l'aéroport, ramasser Paula, sa fille Alice et Clarissa, qui ont atterri il y a peu. Paula et Alice arrivent du Vermont, aux USA et Clarissa du Suffolk, en Angleterre. L'ambiance dans le taxi et le trajet sont très agréables. Arrivées au gite en grappe, nous sommes accueillies par Bertrand et Basia, propriétaires des lieux, et Stephanie, l'animatrice du stage. Renée, la dernière participante, est arrivée de Madrid en train et en taxi via Astorga.

Bertrand nous montre nos chambres. Avec Fabienne et Clarissa, nous logeons dans un hôtel en face du gite. Pendant un court instant, la petite fille en moi se sent exclue de ne pas «être avec tout le monde» quand la Voix me souffle: «Va avec le flux, tout est juste». Je le constaterai deux jours plus tard quand je verrai que nous avons droit au room service, hé, hé... Chambre individuelle pendant ce stage, j'apprécie, bien que la cohabitation soit tout à fait agréable jusque-là.

Pendant le repas du soir, Bertrand et Basia nous font part de l'organisation générale et des horaires des repas. Aïe, mon téléphone va me manquer pour le réveil, la journée commence à huit heures. Nous convenons avec Fabienne que je lui envoie un message sur whatsapp depuis mon ordi quand je suis réveillée et si elle n'a rien au moment d'aller déjeuner, elle viendra frapper à ma porte.

Le gite Flores del Camino 



    






Les vitraux dans la maison sont réalisés par Bertrand. Ils sont magnifiques!



  


     

Le village de Castrillo de los Polvazares compte 107 habitants, c'est un endroit fabuleux, les rues datent des Romains. En foulant ces pavés avec mes sandales du IIIe millénaire, je suis totalement épatée de penser que celles des Romains et des Asturiens du Ier millénaire y ont marché avant moi. J'apprends plus tard que le village a été détruit par une inondation au 16e siècle et reconstruit à l'identique. Les traces des caligae n'y sont donc plus...



          



            

 

                   



                    


                  













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