mardi 19 juillet 2022

Espagne 2022

 C'est reparti, les amis !

Voilà un petit moment que je n'avais publié sur ce blog, à cause d'une des plus petites choses vivantes au monde qui a provoqué un gros tintamarre autour de la planète. Je ne sais pas vous, mais moi, ça m'a coupé l'envie de voyager: sortir masqué, craindre la proximité de l'autre, remplir formulaires et attestations de bilan de santé, non, vraiment, ça ne donnait pas envie de sortir de chez soi. J'ai donc assez tranquillement attendu que tout se calme et quand ce fut le cas, j'ai repris l'avion en début d'année pour aller voir mon amie en Angleterre. C'était un séjour perso, des retrouvailles, rien qui ne soit d'intérêt public, donc je n'ai pas publié... Mais j'ai trouvé que l'ambiance sur la route avait sacrément changé. La planète n'est plus la même.

Cet été, mes chaussure ont repris la route, pour l'Espagne, cette fois. Il y a quelques mois, Fabienne, que j'ai connue grâce à ses publications de mandalas sur facebook, me parle d'un stage de géométrie sacrée à Castrillo de los Polvazares en Espagne, près d'Astroga, à une petire de Leòn qui l'attire beaucoup. Ce projet devait se réaliser en 2020, a été rendu impossible par le virus mentionné plus haut. 

— Cette année, j'y vais, quoi qu'il arrive! Ce serait chouette de partager cela avec quelqu'un comme toi qui comprend le langage mandala, mais j'irai même seule.

Et puis elle mentionne qu'elle voudrait bien visiter Madrid avant et Santiago de Compostela après. Je ne réfléchis pas très longtemps, la voix en moi dit : «Dis oui!» Alors je dis:

— Oui.

Comme c'est encore trop tôt pour réserver quoi que ce soit, nous n'en parlons plus pendant des semaines. Puis vient le moment songer au réservations, donc acte. Le vol, l'hôtel, les trajets entre les trois endroits... Fabienne se réjouit, moi aussi, mais pas autant qu'elle. Ça me plaît de repartir, c'est sûr, l'Espagne, je n'y suis allée que quelques fois quand j'étais enfant pour des vacances en famille sur la costa Brava, j'ai brièvement visité Barcelone quand j'avais vingt ans et pour être honnête, je ne m'en souviens pas très bien. 

Un jour, je me rends compte que je ne sais pas vraiment à quel stage je me suis inscrite précisément. Je regarde de plus près: géométrie sacrée, apprendre à tracer des rosaces, comprendre ce que c'est, d'où ça vient, visiter la cathédrale de Leòn qui possède de magnifiques vitraux, se lever à l'aube un matin pour aller voir des pétroglyphes, apprendre à faire des couleurs d'aquarelle avec des matériaux locaux (terre, etc), rencontrer des nouvelles personnes… Ouah, mais c'est que c'est drôlement intéressant! 

J'ai un problème récurrent dans ma créativité: le centre. Déjà en poterie, j'avais de la difficulté à bien centrer ma terre sur le tour, et souvent, je faisais avec. Ce qui n'est pas dans les règles de l'art, et il en est des qu'il est bon de suivre. D'abord trouver le centre, le sien, celui de la motte d'argile, et ensuite, développer sur une base solide et bien ...centrée. Quand je dessine un mandala, je suis toujours empêtrée avec le centre. Soit je le dessine en vitesse, quelque chose de convenu, régulier, soit je le zappe et j'y reviens après, avec généralement un taux de satisfaction très moyen concernant cette partie du dessin. Soudain, j'ai le net sentiment que ce stage de géométrie sacrée pourrait bien me donner des clefs pour trouver mon centre. À suivre, donc.

En ce matin du 19 juillet, Michel, un bon ami de Fabienne qui a insisté pour nous amener à l'aéroport, vient me chercher en bas de chez moi. 

Check in, passage de la sécurité, petit café avant de nous rendre à la porte d'embarquement. Nous décollons avec un bon quart d'heure de retard, c'est pas grave, c'est les vacances et le début de l'aventure, rien ne presse.

Fabienne et moi ne sommes pas côte à côte, je n'ai pas voulu rajouter le prix du choix des places au moment de l'enregistrement en ligne. Il y a trois sièges de chaque côté de l'allée centrale, nous sommes toutes deux sur le siège du milieu dans les ailes séparées. Je ne demande même pas à mon voisin de changer de place, qui voudrait échanger le hublot ou l'allée centrale pour une place coincée au milieu. Pas grave, on va passer quinze jours ensemble, on aura tout le temps de papoter.

Il y a une petite famille avec deux garçons de trois et cinq ans. Le petit dernier s'est fait remarquer déjà dans la salle d'embarquement par son niveau sonore. La famille se trouve sur les sièges de la porte A5 et la nôtre est la A4. Quand je l'entends crier la première fois, tout comme Fabienne, j'espère qu'il embarquera dans un autre avion. Espoir déçu, ils occupent les quatre sièges juste derrière moi. D'habitude, j'arrive facilement à filtrer les bruits de mon environnement et ne pas me laisser envahir, mais pas cette fois. Comme tous les petits de trois ans, quand il n'est pas d'accord, c'est avec tout son corps. Il crie vraiment très fort, et la vibration du caprice est insupportable. Je respire et répète le mantra: «Je reste calme, je reste calme». Il me porte sur les nerfs et j'en veux aux parents de ne pas être au moins un peu autoritaire. C'est le père qui est à côté de ce petit, deux rangs derrière, et qui négocie d'une voix à peine audible, alors que juste derrière moi, la mère parlemente avec l'aîné qui se tient nettement mieux que son frère, mais tout de même, à cinq ans, on a de l'énergie à dépenser! Nous aurons droit à un poison de môme pendant tout le vol et je ne suis pas la seule à être irritée. Mon voisin de gauche approuve du regard quand je soupire. 

Il m'agace, ce monstre, à tel point qu'à un moment, quand il pousse un cri strident après quelques minutes d'accalmie qui nous ont fait croire qu'on pouvait se détendre, je me retiens de ne pas jaillir de mon siège pour l'engueuler. Je sens que je serais tellement odieuse que ça ne ferait qu'empirer l'ambiance dans l'avion. Je me contiens et j'envoie mentalement aux parents ma façon de penser et les exhorte à remplir leur rôle de parents, c'est-à-dire éduquer leurs enfants. 

Impuissante à changer l'extérieur, je décide alors de changer l'intérieur. Je me colle mes écouteurs au plus profond de mes oreilles, je choisis une musique de relaxation sur mon téléphone que je pousse au maximum. Hélas, ça ne couvre que la moitié des décibels émis par le garnement et les moteurs de l'avion, mais 50%, c'est déjà ça et ça me permet de reprendre mon self-contrôle. Je récite: «Je permets et ça me traverse». Instantanément, je lâche la crispation et je sens les sons réellement traverser mon corps sans s'y arrêter. Aaah.... Soulagement, enfin. J'arrive à plus ou moins maintenir cet état jusqu'à l'atterrissage. 

Nous atterrissons à Madrid un peu plus tôt que prévu malgré le retard au départ. Tiens, ça augure bien, je trouve! Nous quittons l'air conditionné de l'appareil pour entrer dans un four. Sur le tarmac, il doit faire 35°!

Taxi de l'aéroport jusqu'à Hôtel Catalonia sur la calle Atocha, merci l'air conditionné dans la voiture. Après avoir déballé nos valises, nous partons à la découverte de Madrid. À l'accueil, on nous a indiqué la direction du centre où nous allons trouver des restaurants, nous partons dans cette direction et nous perdons dans les rues de la ville. Nous arrivons sur Gran Via, qui nous fascine. Les immeubles majestueux et impeccablement entretenus me ravissent. C'est imposant sans être écrasant ni oppressant. Je capte la grandeur du peuple qui a construit ces édifices. Les édifices sont magnifiques et resplendissants sous le soleil implacable. J'ai de la peine à mettre en mots ce que je ressens et qui me restera collé à la peau. Des mémoires très anciennes, pas forcément de ce lieu précisément, mais de ce terroir. Quelque chose comme les traces d'une société particulière qui aurait influencé la civilisation à une époque donnée. C'est à la fois puissant, porteur et élevant. Une certaine noblesse un peu clinquante mais néanmoins inspirante. Etrange. Je n'avais encore jamais ressenti quelque chose comme ça, Madrid me touche à un niveau que je n'arrive pas à identifier.

Nous nous installons à une terrasse pour boire un Spritz et quelques tapas. Les grands parasols sont équipés de petites buses au bout d'un tuyau qui diffusent une petite brume d'eau. Ça rafraîchit un peu l'atmosphère, c'est agréable. 

Retour à l'hôtel où nous finissons la journée sur le toit, dans le jacuzzi avec un verre de champagne de bienvenue offert par l'hôtel. Le ciel de Madrid s'embrasse avant de se coucher ...et nous juste après.





































10 commentaires:

  1. Profite de ton voyage. Bises depuis l'Ajoie.

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup pour les magnifiques photos et tes commentaires continue à nous faire rêver bonnes vacances bisous

    RépondreSupprimer
  3. J'y habite depuis janvier 2020. Viens nous voir à l'occasion.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ben c'est ballot, j'étais à Boncourt il y a un petit mois. Si j'avais su. Renvoie-moi un mail avec ton adresse, que je mette à jour.

      Supprimer
  4. You both look radiant! Keep having fun 😊♠️⚜️✨

    RépondreSupprimer

Voyages en tous genres d'une citoyenne temporaire de la planète Terre. Commentaires bienvenus, mieux encore s'ils ne sont pas anonymes.