vendredi 14 juin 2019

Albuquerque encore, Indian Pueblo cultural museum

Ce matin, c'est Silvia qui s'est levée la première, jetlag oblige. Elle a fait le café, il embaume dans la maison. Comme tous les matins, nous traînons dans la maison, en voici la visite:

Ma chambre


Chambre de Silvia



Chambre d'Hisako

















Nous partons en début d'après-midi pour Albuquerque — encore une fois — pour assister à une danse traditionnelle indienne.

C'est au Indian Pueblo cultural museum, un musée remarquablement bien fait qui rend hommage aux peuples natifs de l'Amérique et plus spécifiquement du Nouveau Mexique. C'est une expérience intéressante: en Europe, le discours est différent quand il s'agit des indiens d'Amérique, je ne saurais dire exactement en quoi. C'est subtil. Peut-être un peu de condescendance pour les colons qui les ont décimés? Ici règne une révérence différente, probablement parce qu'il est question de «nous» et non d'«eux». En effet, les panneaux didactiques parlent à la première personne du pluriel. L'histoire, je la connais. Pas dans les détails, mais qui ne s'est pas intéressé à ce pan d'histoire remarquable? Toutes les sociétés actuelles ont commencé par une colonisation plus ou moins sauvage et nous en sommes encore à en payer les conséquences — l'islam qui frappe en retour après des croisades sauvages pour ne citer que cet exemple, mais dans ces galeries, j'ai l'impression que les peuples anciens me parlent directement  et sans filtres et m'offrent leurs connaissances et leur sagesse.

Malheureusement, nous commençons par le spectacle de danse traditionnelle. J'avoue, j'ai suivi mes copines sans en savoir plus sur ce que nous venons voir. Il est 14h quand nous prenons place dans cette cour intérieure pavée, il fait 34° et l'ombre n'est que partielle sur nous, il n'y a que des espèces de canisses pour nous protéger du soleil.







Le spectacle commence et j'ai un haut le coeur. Une petite troupe de «déguisés», trois tambours et une mélopée répétée à l'infini. Les danseurs vont et viennent sur la place selon une chorégraphie que je trouve simpliste. J'ai l'impression qu'ils se fichent de nous et que nous sommes voyeurs. On nous balance une petite danse en costumes marrants et colorés comme prétexte pour recevoir l'aumône. Je n'arrive pas à secouer ce sentiment, même quand Mary Beth m'explique que nous avons de la chance, ils viennent partager leurs rituels, c'est une danse qui célèbre le cerf avant l'ouverture de la chasse. Bon, ça prend un peu plus de sens, mais cette danse en plein soleil au milieu des touristes... argh... c'est du faux authentique clinquant qui me perturbe. À la fin de la danse, les membres de la troupe prennent le micro pour se présenter. Ils donnent leur nom et expliquent pourquoi ils sont là aujourd'hui: «parce que j'aime danser avec ces  gens» dont, d'ailleurs, certains sont des membres de la même famille. Au temps pour le rituel sacré plein de signification.



Heureusement, la visite du musée ensuite viendra apaiser ce sentiment de piège à touristes, indigne pour eux comme pour nous. Je n'ose pas imaginer la peine du danseur sous son masque de branches et lourdes cornes de cerf. Cela dit, il est magnifique, ce masque!





Dans le musée, je crois d'abord que les poteries sont industrielles. Trop parfaites, elles semblent faites à la chaîne. Non, bien sûr, les Indiens utilisent les techniques modernes et leur art a atteint une indéniable maîtrise. Je m'incline et j'apprécie.



Inévitable choc entre la tradition et la civilisation moderne (fête des Pères)

La pancarte indique que le titre de l'oeuvre Tant qu'il en reste un vient d'un dicton indien: «Si l'un de nous survit, nous survivons tous.» En arrière-plan, la carte des 19 pueblos du Nouveau Mexique. Un pueblo est à la fois le territoire d'un tribu et son centre de réunion. Ce territoire leur appartient, le gouvernement américain paye pour pouvoir l'occuper et y faire passer les routes. Pour aider les populations natives, le gouvernement les laisse opérer les casinos. 












«L'histoire des peuples du Pueblo est celle de la persévérance. C'est l'histoire du relevé des défis posés pas trois colonisations successives : celle de l'Espagne, du Mexique et des Etats-Unis. Ces colons ont perpétré d'innombrables injustices envers nous sur plusieurs siècles mais nous avons continuellement combattu et retrouvé nos droits en tant que nation souveraine. L'arrivée des Espagnols en 1540 a déclenché un processus de changements dratstiques dans le monde du Pueblo. En dépit des pressions de changement qui ont menacé de détruire notre façon de vivre, nous avons maintenu nos langues, cérémonie, traditions culturelles et religion. Nous avons persisté.»








Dîner sur une terrasse et coucher de soleil... spectaculaire.







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