dimanche 16 juin 2019

Deuxième jour de célébration et casino

Ce second jour passe à la fois dans la bonne humeur et l'authenticité de notre quête. Ce n'est pas un workshop en soi, nous célébrons une décennie d'un cursus particulier.

J'aime bien ce que nous devenons. Depuis que je fréquente cette organisation, j'ai rencontré des gens super proches de mon être essentiel, d'autres plus lointains et des carrément extra-terrestres. C'est comme toujours, l'humain est ce qu'il est, les goûts, les couleurs, tout ça...  Ce sont aussi toujours les mêmes qui se retrouvent aux réunions en vrai, les mêmes qui polémiquent sur internet, les mêmes qui sont discrets et ceux qui le sont moins. Ce qui change sensiblement, c'est l'ambiance générale entre nous. Au fil du temps, moins de critiques systématiques un peu stériles des détails sans importance, moins d'intérêt personnel, moins de prises de pouvoir, moins d'égoïsme. Le tri se fait naturellement, «j'attire ce que j'émets» n'est-ce pas? Plus de conscience nous permet de gommer un instant ce qui n'est pas essentiel pour se focaliser sur ce qui l'est. Ça donne un parfum de bonne volonté qui me touche l'âme à une fréquence particulière.

Plusieurs épisodes pendant ces deux jours me font «couler les yeux» comme disait une enfant proche de mon cœur. L'émotion de voir enfin se produire ce qu'on avait cru devoir cesser définitivement d'espérer, cette mélodie commune à chaque être vivant qui confirme ce que nous savons de longue date: nous sommes indéniablement connectés. Une langue, ou plutôt une musique commune nous relie qui fait que tôt ou tard, il nous est impossible de ne pas nous comprendre les uns les autres. Rien de cela ne vient effacer notre souveraineté ni notre individualité. Chaque être est unique, chaque expérience de vie aussi, et la magie est dans l'échange de nos expériences et sagesses.

Tiens, il en est question, de magie, justement. Qu'est-elle devenue, la magie de mon enfance? J'ai cessé d'y croire, alors bien sûr, elle a disparu. C'est comme ça que ça marche... Il faut croire aux choses pour qu'elles existent. «L'arbre qui tombe dans la forêt et personne pour l'entendre fait-il du bruit?» Il semblerait que non seulement il n'en fait pas, mais un arbre dans une forêt sans personne pour le voir n'existe tout simplement pas. Il faut de la conscience pour que le réel matériel existe. Bonne chance pour concevoir cela! J'ai la théorie, mais elle a de la peine à se refléter dans ma réalité, cependant, quelque part en moi, ceci est aussi une évidence indiscutable.

D'où vient-elle, cette certitude? À quelle école ai-je appris cela et quelle mémoire a conservé cet enseignement? Des questions, des réponses, encore plus de questions. Ma foi, j'avoue: c'est ce qui me nourrit. On m'avait dit qu'il y avait des questions sans réponses et des qu'il valait mieux ne pas poser. J'ai suivi la voie de la conformité un moment, mais je m'y suis emmouscaillée au point d'envisager de quitter la planète. Un peu trop dramatique, même pour moi. Une petite voix m'a murmuré qu'il y avait d'autres voies à suivre, possiblement très amusantes. J'ai bien fait de rester.

Aujourd'hui, je sais que d'autres en grand nombre sont comme moi. La petite voix cristalline qui dit: «n'abandonne pas. Un jour, ça va être grandiose.» C'est la mesure de ce grandiose qui s'en vient que je commence à prendre pendant ce week-end. Si on continue comme ça, les gars, la vie promet d'être très intéressante!

Pas pour tout le monde. Pas pour ceux qui s'accrochent à leur zone de confort, pas pour les tièdes, pas pour les couards. Mais là encore c'est un choix et une grande magie de la vie sur Terre: le libre-arbitre. Rien ni personne — à part nous-mêmes quand nous le décidons — pour nous juger ou nous condamner. Pas de grand Mamamouchi au bout du chemin pour distribuer les récompenses et les punitions. Une liberté totale, celle de faire le choix que nous voulons à chaque pas sur la route. L'amusement suprême, c'est d'en avoir conscience.

La dernière session de la journée est une méditation qui nous transporte dans des sphères élevées, nous sommes tous un peu zombies alors qu'il s'agit de se dire au revoir. Après cela, notre petit groupe décide d'aller au casino, un sport de prédilection au Nouveau Mexique, à une vingtaine de minutes de voiture à l'extérieur de Santa Fe.











Camel Rock


Nous expérimentons... comment dire?... un brutal chaud-froid. Mes expériences passées au casino m'ont enseigné qu'en gros, ce n'est pas pour moi. Je décide d'un montant à dépenser, je joue, je perds instantanément en passant parfois par la case-gain-temporaire-qui-me-fait-espérer-rembourser-ma-somme-de-départ pour finir par tout me manger. Dans le passé, j'ai rejoué ma somme de départ et quand je me suis rendue compte d'une vieille mémoire de perdre ma chemise au jeu, je suis rentrée chez moi en me promettant de ne plus jamais me laisser piéger. Ce soir, je rentre dans cette salle clinquante avec l'idée que les choses ont peut-être changé avec le temps et, va savoir, il se peut que la chance soit avec moi.

C'est une immense salle avec des machines à sous, principalement des bandits manchos. Pas de salle chic avec roulette, croupier, «faites vos jeux, rien ne va plus, 18, rouge, passe, impair». Il y a deux tristes tables de roulettes et deux de black jack coincées entre les monstres clignotants et tintinabulants. C'est épais d'énergies pesantes.

Mary Beth allume une cigarette avec volupté, seul endroit en Amérique où ce geste de débauche est encore autorisé, et elle nous explique qu'il s'agit de renifler la machine qui va nous être favorable. Ça, ça m'amuse. Sauf que je ne renifle rien du tout, même pas l'odeur de la fumée, tellement la climatisation est efficace. Je regarde Alexandra et Mary Beth jouer, je n'y comprends pas grand chose... Puis je m'assieds à une machine qui me fait un peu de l'œil et je glisse mon billet de 20 dollars dans la fente. C'est parti... Perdu. Rien. Encore rien. Un gain! Allez, on y croit! Perdu. Perdu. Encore perdu. Gagné. Gagné, ça regrimpe. Je me dis que je vais atteindre mes 20 dollars de départ et je changerai de machine.

Les autres ont trouvé une machine avec laquelle jouer et bientôt, je ne vois plus où elles sont. Je déambule entre les robots gloutons à leur recherche, je me sens soudain horriblement seule. Je regarde autour de moi: ils sont tous seuls, ces gens. Même ce couple assis chacun une fesse sur la même chaise. C'est quoi, cet endroit? Un endroit de jeu? Où ça? Zéro fun. Un quelque chose de désespéré, un espoir désabusé de toucher un jackpot illusoire qui changerait la vie en mieux suivi de grosse déception et d'amertume. C'est d'un triste!

C'est bon, j'arrête. C'est confirmé, je suis de ceux qui remplissent les caisses de la banque, moi. Je me retrouve avec un actif de 0.29 $ que je donne à Alexandra qui les ajoute à ses gains. Au moins, ils ne seront pas perdus.

Nous avons passé à peine une heure dans ce casino, y compris 15 minutes à déambuler dans cette mini-ville au milieu de nulle part à la recherche d'un restaurant. Rien d'attrayant. Nous décidons de reprendre la route, sonnés par ce choc énergétique.

Mais qu'est-ce qui nous a pris de vouloir aller au casino après ce beau moment de communion? Peut-être pour en mieux mesurer la grâce...




L'intérieur de l'édifice est splendide. Hôtels et restaurants de plus ou moins luxe.


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Voyages en tous genres d'une citoyenne temporaire de la planète Terre. Commentaires bienvenus, mieux encore s'ils ne sont pas anonymes.